C’est une étrange période que nous vivons, je n’aurais jamais pensé faire partie d’une tranche de l’histoire, bien protégée dans un Canada paisible en 2020 avec une économie florissante. Je n’ai que plus d’admiration pour tous ceux qui ont vécu la guerre (une pensée à mes 4 grands-parents) et pour tous ceux qui vivent dans des conditions inhumaines chaque jour.

Aujourd’hui, ce dont je veux vous parler, c’est de ce que la crise humanitaire nous raconte sur la condition de la femme dans nos sociétés. Je perçois parmi mes amies, mes collègues, dans les médias sociaux et chez mes clientes; une fatigue émotionnelle qui s’installe très rapidement. Je suis très inquiète pour les femmes qui devront reprendre une vie «normale» dans l’après Covid.

Parce que la charge mentale est toujours là et elle s’installe d’une autre manière

Les super-mamans doivent décupler leur force mentale ces jours-ci car elles mènent toujours leur carrière (en passant la majorité des soins hospitaliers sont donnés par des femmes, merci infiniment), font l’école à leurs enfants, font l’épicerie (plus de 90 % des femmes s’occupent des achats dans une maison), cuisinent trois ou quatre fois par jour (pas de sandwich le midi, on est à la maison quand même !), font du ménage continuellement pour «maintenir» la maison, essaient de s’entraîner (car il ne faut pas devenir grosse), maintiennent une vie sociale et surtout doivent planifier tout cela en continu. Je ne parle même pas des femmes monoparentales, qui font tout cela seules, des mamans entrepreneures qui doivent redoubler de créativité et celles qui sont appelées au front chaque jour pour prendre soin de notre société.

Même si les papa aident à la maison, les dernières études le prouvent, les papas prennent de plus de place dans la vie de leur foyer, ce sont encore les mamans qui planifient. C’est cette charge cognitive qui ronge de l’intérieur.

Cette crise nous démontre à quel point la charge mentale est un poids invisible qui pèse dans la balance. Et non, il ne suffit pas de «déléguer», ce n’est pas aussi simple que cela. Comme la charge mentale n’est pas tangible, il faut d’abord pouvoir la reconnaître et avoir une discussion ouverte avec son partenaire. Voici quelques pistes pour t’aider à prendre conscience de ta propre charge mentale.

1- Observer nos pensées liées à la planification

Comme dans toute remise en question, la première étape est la prise de conscience. Pour mieux comprendre l’impact de la charge mentale dans ta vie, je t’invite à observer chaque fois que tu planifies quelque chose. Par exemple : que va-t-on manger demain midi ? Que dois-je aller acheter à l’épicerie ? C’est l’anniversaire de belle-maman dans deux semaines, que va-t-on faire pour le fêter à distance ? Ma fille doit faire son cour de piano, je dois préparer le souper, je dois répondre au courriel de mon père. Je dois m’assurer d’être en paix entre 11 h et 12 h car j’ai une conférence téléphonique, les enfants ne mangent pas assez santé ces jours-ci, je dois faire plus de sport, etc.

Tu saisis ? La charge mentale est très insidieuse et se retrouvent dans toutes les pensées de type «planification». En prendre conscience est la première étape, ça te permettra de prioriser dans ta «to do list»et de voir ce qui est répétitif.

Sais-tu qui est la meilleure amie de la charge mentale ?

2- Chasser la culpabilité de ne pas tout réaliser sur la liste de «choses à faire» de ta charge mentale

Si tu t’observes juste 60 min, tu retrouveras ces pensées de planification qui te mettent en position de stress constant. C’est tellement ancré, qu’on ne s’en rend même pas compte. Une bonne manière de déceler le tout et de porter attention à ce que tu ressens, si tu ressens fréquemment une forme de culpabilité, d’inconfort ou d’anxiété face à ta «to do list», c’est que tu vis les conséquences de ta charge mentale au quotidien. En période de confinement, tu te sens coupable de ne pas être autant productive qu’avant, de ne pas avoir le contrôle sur ta situation familiale, tu ne veux surtout pas «traumatiser» tes enfants. La charge mentale te demande d’être plus productive qu’avant car tu es à la maison : ménage, repas santé, cours de groupe en ligne, bricolage avec les enfants, suivre les devoirs, travailler ton 40 h semaine comme avant, etc.

Voici ce que je te propose d’essayer pour diminuer la charge mentale : fais une «did list» à la fin de ta journée! Écris tout ce que tu as fait qui n’était pas pour toi seulement. Je veux que tu prennes conscience de tout ce que tu fais déjà chaque jour et que tu te félicites d’en faire autant.

3- Remets-toi en priorité sur ta «to do list»

Puisque tu n’as probablement pas le réflexe de penser à toi, utilisons l’outil favori de la charge mentale qu’est notre fameuse «to do list» et ajoutons-y une personne importante : soi-même. Dans ta journée, as-tu de l’espace ? Des moments où rien n’est planifié à la minute. Si la réponse est non, je te mets au défi de mettre sur ta liste des moments vides. Par exemple, entre 10 h et 10 h 30, je ne prévois rien… Et à 9 h 59 je déciderai ce que je veux faire dans cette demi-heure. Selon ton horaire, place en priorité 2 moments dans ta journée avec aucune obligation. Avertis ton entourage que tu ne seras pas disponible dans ces périodes-là.

Si tu recherches d’autres outils, je te conseille de lire mon blogue sur l‘équilibre travail-famille, qui est à mon avis un bon complément.

J’offre aussi des sessions de 45 minutes pour parler de la charge mentale, la peur, l’anxiété ou tout autre émotion négative. N’hésite pas à prendre RV en cliquant.

Fais attention à toi

Véronique, Coach en transformation